Premiers bourgeons de printemps
Le rveil sonnait dans la chambre de Yumi, c'tait l'heure de se lever. L'oeil encore endormi, celle-ci s'excuta et se dirigea machinalement vers la salle de bain pour y faire les ablutions quotidiennes. Alors qu'elle se brossait, mollement, les dents ses nerfs optiques finirent par tre compltement connects et elle pu dcouvrir les mfaits de cette nuit.
- Ha ben v'la autre chose !
Tirant sa peau d'un doigt aucune erreur n'tait possible. Trois boutons d'acn taient apparu sur son joli visage, un tait parti coloniser le bout de son nez tandis que les deux autres stationnaient sur le bord de son narine gauche. Et oui le temps tait venu pour Yumi de voir son corps se transformer pour er de fille femme.
- Bah a changera pas grand chose...
Il est vrai que Yumi ne se considrait pas comme trs jolie, alors un peu plus ou un peu moins de laideur ne changerait rien l'affaire. Laissant a de ct, elle termina sa toilette, s'habilla et descendit prendre le petit djeuner. Sa mre remarqua le changement physique intervenu en peine une nuit sur sa fille mais prfra ne rien dire, vu comment cette dernire ne s'tait pas dparti de son air maussade qu'elle tranait depuis plusieurs jours dj. Il faut dire que le printemps avait le don de faire faner la japonaise au lieu de la faire s'panouir.
- Ouah a bourgeonne !
Hiroki venait d'entrer dans la pice pour se restaurer lui aussi.
- Hiroki, se fcha sa mre !
Yumi de son ct aurait bien lanc une pique avec le nom de Milly grav dessus mais elle laissa tomber cette ide, a ne la tentait pas. Par contre a avait mis en lumire autre chose dans son cerveau. Dj la maison, on pouvait tre sr qu'au collge a serait pire ! Sans compter Sissi, argh elle l'avait oublie celle-l, non cette journe de printemps ne s'annonait pas belle du tout.
Elle prit ses affaires, fit une bise sa mre et s'en fut l'cole. Ce chemin elle l'arpentait depuis des annes maintenant, elle le connaissait par coeur. Pris d'innombrables fois dans un sens puis dans l'autre, en marchant ou en courant pour aller botter le derrire de XANA ou quand elle tait en retard. Toute cette mcanique bien huile et monotone semblait alimenter sa mlancolie. Arrive dans la cour, elle prfra le bout d'un banc plutt que la compagnie de ses amis. Non pas qu'elle ne voulait pas les voire mais elle prfrait ne pas leur imposer sa prsence ainsi que sa mauvaise humeur. Tel un vautour toujours l'affut de pouvoir faire des crasses sa rivale, Sissi remarqua le visage scarifi頻 de Yumi, selon ses critres, et s'approcha de la japonaise sur son banc l'air de rien.
- Et alors Yumi, on dirait que le printemps te fait de l'effet. Remarque je te comprends si j'avais le visage abme comme toi je n'oserais plus me montrer Ulrich !
Comme si cette starlette de supermarch pouvait la comprendre, elle prfra l'oublier... Mais qui ne dit mot consent et Sissi s'en alla satisfaite de la rponse silencieuse de sa rivale, fomentant dj un plan drague pour conqurir le beau chtain maintenant que la voie tait libre.
A force de la ctoyer ses amis avaient compris ce que signifiait son attitude actuelle. Et a n'avait rien voir avec cette crise d'acn soudaine mme si, intrieurement, a ne devait pas l'aider aller mieux. L'isolement tait le comportement typique de Yumi quand quelque chose n'allait pas dans son esprit. Que ce soit ses parents, son frre ou encore des problmes sur elle-mme sa premire raction tait toujours de se replier sur elle-mme. L'introspection semblait tre l'apanage de la jeunesse japonaise quand a n'allait pas. levs dans les valeurs de sublimation de soi pour le bien du groupe et l'honneur de sa famille, certains des jeunes nippons n'arrivent pas er le poids de la russite qui leur est impose. Inutile de dire que le Japon possde le triste record de suicide chez les adolescents. De par son ducation Yumi avait aussi ce poids sur les paules mme si en , dans cette socit ce poids ce faisait moins sentir. Mais a plus la crise par laquelle tout les ados ent n'arrangeait rien du tout !
a faisait dj deux semaines que Yumi restait seule, ruminant dans son coin. Hormis une attaque de XANA cela faisait longtemps qu'elle et ses amis ne s'taient pas retrouvs ensemble et ces derniers commenaient vraiment s'inquiter. Ce n'tait pas la premire fois mais c'tait de loin la plus longue crise. Ils avaient dj tents quelques approches mais ni Aelita ni mme Ulrich n'taient parvenu un rsultat cette fois. La cause du mal-tre de leur amie demeurait un mystre. Et pour tre franc, elle-mme ne savait pas non plus, elle ne pensait qu' des choses tristes ou des problmes sans trop savoir pourquoi son cerveau se focalisait l-dessus du matin au soir. Des fois elle avait mme des crises d'angoisse quand ce qu'elle allait devenir, si ses parents se sparaient pour de bon, si elle allait finir vielle fille ou pire si elle tombait enceinte. Et si XANA parvenait ses fins... Trop de questions pour si peu de rponses. Elle tait consciente de son tat et de la rpercussion sur les autres mais elle ne voyait pas quoi faire, manger du chocolat ? Pour grossir et devenir encore plus laide... Elle attendait donc que a e, si un jour a finissait par se er !
Les premiers cours eurent lieu puis ce fut la rcration du matin. Trop expos sur le banc, Yumi prfra s'isoler dans les bois du parc. Errant entre les arbres elle finit par tomber sur Aelita qui tait en train de farfouiller dans le sol. C'tait pas la premire fois mais c'tait toujours assez trange voir. Nul doute que Michel Roullier, le jardinier, devait la prendre pour une folle. Mais tant que Kiwi s'obstinerrait vouloir enterrer les roses affaires d'Aelita, sa folie perdurerait. Dpoussirant sa robe et son cahier de texte frachement dterr, la fille de Hopper se dirigeait vers la cours quand elle aperu Yumi. Toutes deux embarrasses elle ne purent que s'changer un sourire gn.
- Si a continue je vais finir par tuer ce clbard, dclama Aelita en remuant son cahier rose.
Yumi eut un petit rire avant de reprendre son expression maussade et repartir errer dans les bois. Aelita voulu continuer la conversation mais ne savait pas trop quoi dire. Plusieurs fois Yumi c'tait propos ou l'avait aid dans ses moments de doutes et d'angoisse et elle aurait bien aim en faire autant pour son amie. Dpite par son chec, elle retourna auprs des autres, l'air maussade. a devenait contagieux ! C'est ce moment l que choisit l'ordinateur portable de Jrmie pour bipper l'alerte, XANA venait de er l'action.
- Ok, on fonce l'usine, Ulrich tu prviens Yumi, dclara le blondinet lunette.
- Euh mauvais plan Jrmie, j'pense qu'il vaudrait mieux que tu le fasse, rpondit l'intress.
Einstein s'accorda une seconde de rflexion et se rangea l'avis d'Ulrich. Tandis qu'ils couraient travers le parc pour redre la bouche d'gout, Jrmie composa le numro de Yumi sur son tlphone. Sentant son mobile vibrer, elle regarda qui l'appelait avant de dcrocher. Jrmie ? a devait tre important !
- Ouais Jrmie ?
- Yumi, XANA a lanc une attaque, tu nous res l'usine ?
- Ok j'arrive.
Un peu plus tard sur Lyoko, la bataille faisait rage pour atteindre la tour. XANA tait sorti en force, son gnral William la tte de ses armes. L'attaque sur Terre demeurait encore inconnue mais peut-tre que c'tait juste une diversion pour engager un combat frontal avec les Lyoko-guerriers et s'approprier Aelita. Le virus aurait-il dcid de faire dans le bourinisme aujourd'hui ? Telle une gymnaste Yumi sautait, faisait la roue ou pirouettait droite et gauche, esquivant les tirs ennemis tout en faisant jouer ses ventails. Finalement a lui allait bien tout ces monstres abattre, a ne demandait pas beaucoup de rflexion et a lui faisait oublier tout le reste. C'tait d'ailleurs la seule qui trouvait la situation plaisante. Les autres commenaient par contre se poser des questions lorsque Yumi s'enquilla sa cinquime Tarentule d'affile. Soudain cette dernire aperut William du coin de l'oeil. Ulrich allait se charger de lui quand la japonaise le devana en demandant ce qu'ils couvrent ses arrires. Une occasion d'aller flanquer une racle son pot de colle favori lui sembla tre une distraction de choix. Ouvrant ses deux ventails elle ne laissa que celui de droite en direction de la tte. Sans surprise William russit parer le coup en levant son Zanbto, c'tait ce qu'esprait Yumi. Toujours dans sa course pour se rapprocher elle lana son autre ventail en direction des jambes cette fois, de sorte que le xana-guerrier n'ait pas le temps de mouvoir son imposante pe. L'arme cisailla le genoux droit droit de William et il d le poser terre. Il fut la hauteur parfaite pour que la japonaise lui dcoche un mchant coup de pied circulaire en pleine tte qui envoya le jeune homme virtuel valser plusieurs mtres. Odd s'exclama sur le fait que a devait faire mal tandis que Yumi semblait satisfaite d'elle-mme. En fait elle ressentait une sorte de soulagement mental taper sur XANA ou William. Elle n'expliquait pas trop ce phnomne mais a lui allait bien comme a pour le moment. Quoi qu'il en soit, la troupe du virus commenait se trouver considrablement affaiblie maintenant et Aelita allait pouvoir bientt er. Esquivant droite et gauche les coups d'pes rageur de son adversaire, Yumi ne contre-attaquait pas pour le moment, prfrant se dlecter de la face haineuse de William chaque fois qu'il ratait son coup. Cependant cette tactique ne plaisait pas beaucoup au reste du groupe, surtout Ulirch. Sentant que son adversaire commenait le sous-estimer, le xana-guerrier eut l'ide de mettre cela profit. Il fit exprs de faire er son pe bien au-dessus de la tte de la japonaise puis continua tourner sur lui-mme. Le coup suivant allait sans doute tre un coup circulaire au niveau de la taille suivant son mouvement de rotation. Comme prvu la lyoko-guerrire adhra cette enchanement des choses et ne se mfia pas plus que a. Lorsqu'il tourna le dos Yumi, William stoppa sa course et banda ses muscles pour faire er son pe sous son aisselle, pointe vers l'avant. Compltement prise au dpourvue, la jeune fille pris la lame en plein dans le bas-ventre et fut dvirtualise. De retour sur Terre elle blma sa stupidit. Content de lui, William dfia Ulrich du regard sans voir qu'Aelita venait de pntrer dans la tour. Peu aprs le halo vira du rouge au blanc. Encore une fois le virus venait de perdre. De dpit William frappa le sol de l'pe et activa son super-smoke pour retourner dans les limbes de la Mer Numrique. Une fois tout le monde rapatrie, Jrmie fit le point sur l'attaque d'aujourd'hui :
- Bon ben vu que je n'ai rien trouv concernant l'attaque d'aujourd'hui sur Terre, je propose de nous abstenir de Retour vers le . Pour une fois XANA ne pourra pas se renforcer via ce biais.
Tout le monde approuva cette dcision et il fut temps de se remettre en route pour retourner au collge, c'tait bientt l'heure d'aller manger. Le retour la ralit avait replong Yumi dans ses problmes sans compter qu'il allait encore falloir expliquer l'absence de ce matin. Elle ne desserra pas les dents durant le voyage de retour pas plus qu' la cantine sauf pour enfourner son repas dans sa bouche. Aprs la collation elle se demanda o est-ce qu'elle allait pouvoir s'isoler quand une douleur lui retourna les boyaux. a serait donc finalement aux toilettes qu'elle allait er la fin de la pause repas, un endroit comme un autre pour rester seule. Sauf qu'elle se serait bien de cette affreuse douleur abdominale qui la pliait littralement en deux. Malgr ses efforts rien ne voulait sortir...
- H ben alors quoi !
Elle ne comprenait pas pourquoi son corps n'arrivait pas expulser ce qui la faisait tellement souffrir. La diarrhe elle l'avait dj eu, comme tout le monde. a n'tait pas un moment agrable mais une fois vid tout allait mieux. Soudain elle entendit le clapotis de gouttes tombant dans la cuvette, c'tait plutt trange vu qu'il ne lui semblait pas qu'elle avait relche sa vessie. La douleur s'tant un peu estompe elle se releva et carta les cuisses pour jeter un coup d'oeil. L'eau de la cuvette s'tait teinte de rouge. Du sang, elle perdait du sang !
Les deux minutes qui suivirent furent une crise de panique pure chez la jeune fille. Elle voulait se lever et appeler l'aide mais la douleur et la peur d'un accident la clouait sur le trne. Sa raison reprenant enfin le dessus elle commena analyser point par point le pourquoi du comment. Comment cela se faisait-il qu'elle saignait, est-ce que c'est a qui avait caus sa douleur au bas-ventre. Le bas-ventre... son esprit recoupa cet lments avec ses souvenirs rcents et elle repensa Lyoko, c'tait ici que William l'avait atteinte ! Et si c'tait a l'attaque de XANA faire en sorte que les coups reus dans le monde virtuel se rpercutaient dans le monde rel !? Mais alors elle faisait peut-tre une hmorragie interne sans mme le savoir ! La cloche sonna, indiquant la fin de la pause de midi mais il tait hors de question qu'elle quitte son sige pour le moment. Il fallait qu'elle appelle quelqu'un pour l'aider mais qui ? Aelita, Ulrich, Jrmie ou encore Sissi ? Mais pourquoi Sissi !? Qu'est-ce qui avait pu pousser son esprit penser cette chipie alors que a aurait d elle dernire personne qui penser ! Elle se demanda alors si l'attaque n'avait pas aussi des rpercussions mentales... Tout allait de mal en pis et elle se prit la tte entre les mains tentant de remettre de l'ordre dans sa tte entre deux vagues de douleurs. Brisant le silence de la pice, Yumi entendit des bruits de pas qui se dirigrent vers sa porte. L'individu toqua avant de dclamer :
- Faut se remuer l-dedans, sinon tu vas tre salement en retard pour les cours !
C'tait Maxime, a aurait pu tre pire se dit la japonaise.
- Euh ouais, rpondit-elle.
De l'autre ct de la porte le surveillant leva un sourcil en reconnaissant la voix.
- Ishiyama c'est toi ? Il parat que t'es plus en cours depuis la pause du matin, est-ce que ... tu es l depuis tout ce temps, t'es malade ?
Voil une question des plus pineuse laquelle Yumi ne parvenait pas trouver de rponse satisfaisante dans sa tte et bredouilla quelques mots :
- Euh oui enfin pas tout fait, c'est dire que...
Les explications vasives de la jeune fille ne convainquait pas du tout le surveillant. Il s'accorda un instant de rflexion avant de demander, voix basse :
- Yumi, est-ce que tu as tes rgles ?
Une dynamite explosa dans le cerveau de Yumi, faisant place nette dans toutes ses penses. Les rgles, la menstruation, une explication tout fait valable rpondant tout ce qu'elle avait endur depuis ce midi, voire depuis quelques jours, et ce sans aucune intervention de XANA. Mme si par mesure de prcaution il ne valait mieux rien carter mais pour le Maxime ce serait cette version qu'elle retiendrait, et en elle-mme c'tait celle-l qu'elle voulait croire.
La japonaise mit un son bref et unique en guise de oui.
- Est-ce que c'est tes premires ?
A nouveau un oui monocorde mana de derrire la porte.
- Okay alors surtout il faut pas s'angoisser n'est-ce pas, depuis la nuit des temps, partout dans le monde a arrive aux femmes en ge d'avoir des enfants, dit-il d'une voix pose et rassurante, nanmoins je pense que ce serait mieux si on allait l'infirmerie, t'en penses quoi ?
- C'est que... j'ai peur que a... saigne de nouveau, rpondit Yumi, trs embarrasse devoir dballer tout a un garon.
- Je vois, dans ce cas tu n'as qu' utiliser du papier toilette si tu ne veux pas tcher ta culotte, une fois l-bas tu seras en scurit.
Peu aprs la porte finit par s'ouvrir timidement tandis que la chasse d'eau se remplissait. Yumi faisait ple figure, la main sur son bas-ventre toujours douloureux, faisant quelques pas titubant pour sortir du cabinet. Comprhensif, Maxime offrit un bras chaleureux et protecteur poser sur son dos qu'elle accepta sans rechigner. Au age, il attrapa le sac que la jeune fille oubliait dans son aventure puis ils se mirent en route vers l'infirmerie. Toute cette route lui sembla interminable mais les couloirs taient au moins dsert, normal c'tait l'heure des cours. Au moins personne ne la verrait dans une situation aussi embarrassante. Enfin ils arrivrent au cabinet de Perraudin. Yumi entra, muette, ce fut Maxime qui expliqua sans trop de fioriture ce qui amenait la japonaise ici puis l'infirmire scolaire la prit en charge tandis que le pion s'en retourna pour remplir les quelques paperasses qui lui incombait sur cet vnement.
Aprs les choses qui durent tre faites, Yumi s'accorda un repos bien mrit dans le lit de l'infirmerie. Officiellement il avait t dcid d'un commun accord avec Yolande qu'elle rcuprait d'une mauvaise diarrhe au cas o des fouineurs et surtout des fouineuses viendraient poser des questions. Elle dormit donc paisiblement, rassure et en scurit.
Vers 17h quelqu'un toqua la porte de l'infirmerie ce qui rveilla Yumi. C'tait Maxime qui venait s'enqurir des dernires nouvelles :
- Alors la grande malade, plus en forme que ce midi ?
- Ouep, j'ai plus mal maintenant, fit Yumi en se relevant sur son lit et en s'tirant.
- Merci aux anti-douleurs, prcisa Yolande.
- Tient propos Yolande, j'ai des papiers qu'il faut que tu signes pour l'ission de Yumi.
- Ok, fais voir... mais dis donc c'est pas 10:00 qu'elle est entre ?
- Bah allez pour deux heures de plus a ne change rien, fit Maxime en approchant son visage de l'infirmire tout en jetant un regard charmeur.
C'est vrai qu'il tait mignon comme a, Yumi en rougit presque.
- C'est bon a va, fit la blonde en repoussant gentiment le surveillant.
- Merci ma jolie, bon ben a va tre l'heure de rentrer dis moi, fit-il en regardant la japonaise.
Aprs avoir remplis et rendus les documents Maxime, l'infirmire apostropha Yumi qui rangeait ses affaires pour lui donner un paquet de serviettes hyginiques afin qu'elle ne soit pas dans l'embarras pour les jours venir. Sur ce elle remercia Yolande pour tout et s'en fut, Maxime sur ses talons. Sur le chemin vers la grille, elle remercia galement comme il se devait celui qui c'tait montr si gentil, discret et comprhensif son gard. Nanmoins une question la turlupinait :
- Comment vous avez su que... que c'tait les rgles ?
- Haha en gnral quand une fille reste sur le trne plus longtemps que la normale et qu'elle te dit qu'elle n'est pas malade, la premire chose qui vient l'esprit c'est qu'elle est enceinte. Mais la rflexion je me suis dis que tu tais plus srieuse que a, du coup j'ai pens cette autre possibilit.
- Ben dis donc, vous en savez des choses.
- Tu sais de mon temps, j'tais rput dans ce bahut pour tre sorti avec toutes les filles du collge et du lyce. Du coup les filles a me connat, crois moi, fit-il en glissant un clin d'oei.
- H ben c'est Odd qui va tre jaloux, lui il n'a que les filles de troisime son actif, plaisanta Yumi.
Maxime rigola de bon coeur puis il reprit.
- Yumi y'a une dernire chose que je voulais te dire, il faut que tu parles ta mre de tout ce qui c'est . Je sais que c'est pas forcement de parler de ces choses l avec ses parents mais tu devrais pas garder tout a pour toi.
La japonaise hocha la tte avec un sourire puis a les grilles du collge pour rentrer chez elle. Une fois revenu elle appliqua le conseil et prit sa mre entre quatre yeux pour lui expliquer la situation.
Le lendemain Yumi se rveilla au son de son rveil. Elle se dirigea vers la salle de bain et commena se brosser les dents. Quand ces yeux sortirent enfin du brouillard elle put constater que ses boutons taient s de trois cinq, les vachards. En plus des serviettes, il fallait imprativement que sa mre lui achte du produit contre les problmes de peau ! C'est alors qu'elle remarqua combien son esprit tait beaucoup plus dtendu par rapport aux autres jours, les problmes semblaient loin et ne lui pesaient plus comme avant. Le sourire tait revenu sur sa frimousse. Les jours entourant la menstruation sont en gnral difficilement vcu par la femme car en plus des douleurs, nombre d'hormones sexuelles sont lches dans le corps produisant des effets sur le comportement et le caractre quand on y est pas habitu. Elle dvala les escaliers pour prendre sa collation bientt rete par son petit frre.
- Ouah a devient une vraie colonie, rigola ce dernier.
- Hiroki, se fcha sa mre !
- T'as raison, vient un peu par ici que je te fasse un bisou histoire que t'en ai toi aussi et qu'tu puisses plus te montrer devant Milly, piqua Yumi tout en poursuivant son frangin.
- Haaaaaa non pas a, fit-il en tentant de sauver sa peau, littralement.
Madame Ishiyama rigola alors son tour, contente de voir que sa fille avait retrouv sa bonne humeur.
C'tait bientt l'heure d'aller au collge pour Yumi. D'abord elle se dirigerait directement la machine o il devrait se trouver ses amis, ils feraient srement une drle de tte en la voyant reparatre spontanment mais tant pis. Aprs il faudrait qu'elle chope Aelita en priv pour lui raconter ses aventures d'hier. Aventures dont elle se serait bien mais bon...
***
Maxime regarda la japonaise prendre le chemin du retour un moment puis dcida d'aller inspecter les tages histoire de mettre un peu d'ordre dans les tracas du quotidien des internes. Aprs le repas du soir il retourna au bureau des E pour y finir de remplir les divers papiers que demandait l'istration. Trop de paperasses et pas assez pay pensa-t-il de son poste. Bien plus tard, il mit la note finale tout a et regarda au plafond, il pensait Yumi, avait-elle parl avec sa mre, il esprait que oui. Il jeta un oeil la pendule dans le bureau, il tait bientt dix heures du soir. Ce soir pas d'inspection surprise dans les chambres, il avait demand Jim, ce dernier devait dormir d'ailleurs l'heure qu'il est. Il lui sembla opportun alors d'aller son rendez-vous nocturne. Il mit son manteau et se dirigea vers la sortie. Arriv dans la cour il fit attention ce que personne ne le remarque et alla au pas de course jusqu'au sous-bois environnant le collge puis se dirigea jusqu' la grille d'entre, ferme en cette heure tardive, mais comme il avait les cls a n'tait pas vraiment un problme. Le meilleur moyen pour faire le mur c'est encore d'tre le surveillant pensa-t-il. Il fit quelques mtres puis tourna au coin de la rue, empruntant une ruelle longeant l'enceinte du collge. Il s'arrta devant d'une fourgonnette stationne l et frappa un code sur la portire arrire. Aussitt un asiatique vint lui ouvrir et l'aida monter bord avant de refermer la porte. Pizza, bobines, crans, casque et micros, une vrai station d'coutes on se serait cru dans un film d'espionnage. Mais peut-tre que l'on tait pas si loin que a de la ralit... A l'intrieur, un autre agent faisait quelques manips, probablement pour prparer la runion qui allait se tenir.
- Alors, on a pu avoir des donnes intressantes cette fois-ci, commena Maxime ?
- Comme prvu, notre robot-espion est inaperu sur les crans vidos de Jrmie aussi nous avons pu nous approcher suffisamment pour entendre les conversations, lui rpondit l'asiatique.
- Formidable, montres-moi a Kim-Jhil.
L'interlocuteur du pion fit alors un signe l'autre prsent et ce dernier lana la vido du combat contre XANA ce matin. L'image n'tait pas de trs bonne qualit, visiblement le robot tait parvenu s'infiltrer jusque dans le labo et se cacher parmi les monceaux de cbles parcourant la pice, par contre l'audio tait de meilleure facture. Tel un feuilleton radio, ils purent suivre la phase de virtualisation, reprage de la tour, programmation des vhicules, dtection de monstres, combat, apparition d'un certain William, dvirtualisation de Yumi, dsactivation d'une tour, puis retour sur Terre des trois autres et enfin debrieffing de Jrmie.
- Retour vers le 頻, fit Maxime, on nage en pleine science-fiction ! Remarque a ne devrait pas m'tonner outre mesure.
- Au moins on sait maintenant pourquoi la surveillance entame depuis des mois n'avait pas encore dbouch sur du concret, observa Kim-Jhil.
- En effet, approuva le pion, aussi je propose d'envoyer immdiatement un rapport prliminaire au directeur avant que tout ne soit nouveau effac頻.
- C'est dj fait, il a indiqu qu'il organiserait bientt une nouvelle runion avec les huiles au vu de ces nouveaux lments. N'empches, depuis trente ans que je suis dans les renseignements, j'ai jamais vu de technique de lavage de cerveau aussi efficace.
- C'est le moins qu'on puisse dire, sourit Maxime, bon je dois retourner au collge avant que a paraisse louche, fait moi parvenir une copie plus dtaill du rapport quand tu l'auras finit.
- Ok pas de problmes.
- Allez adios ma copine !
- C'est a ouais, salut.
Refermant la porte du fourgon derrire lui, le surveillant repris sa route en sens inverse, remuant dj les cls de la grille dans sa poche. Il remuait galement ses ides dans sa tte, se demandant comment tout a allait finir. La runion des huiles allait srement statuer qu'il faudrait encore d'autres informations avant de pouvoir statuer correctement. Il fallait attendre aussi le rapport dtaill sur le if ses cinq adolescents et leurs familles qui tait dj command depuis un moment. Mais aprs a, qu'est-ce que les autorits de la DST allaient dcids pour tout ce petit monde ? Il marqua un arrt avant de reprendre sa marche, pensif.